Six personnes sur dix atteintes du COVID-19 présentent encore au moins un symptôme un an plus tard, selon une étude sur le Covid long.

La fatigue, l’essoufflement et l’irritabilité sont les symptômes persistents les plus courants ; une personne sur sept déclare ne pas pouvoir envisager de faire face à ses symptômes à long terme.

• Département Santé de Précision 
• Covid-19 – Maladies infectieuses

Six personnes sur dix atteintes du COVID-19 présentent encore au moins un symptôme un an plus tard, selon une nouvelle étude présentée cette année au Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (ECCMID) à Lisbonne, au Portugal (23-26 avril).

Les chercheurs luxembourgeois ont également constaté que les symptômes du COVID-19 qui ne disparaissent pas après 15 semaines sont susceptibles de durer au moins un an.

On estime que 25 à 40 % des personnes atteintes du COVID-19 développent un Covid long – des symptômes persistants qui peuvent affecter plusieurs organes et comprendre des problèmes de santé mentale.

Cependant, la plupart des données recueillies à ce jour sont basées sur des patients hospitalisés pour le COVID-19 et il est difficile de savoir comment elles s’appliquent aux cas de COVID-19 de manière généralé.

Pour en savoir davantage, Aurelie Fischer et ses collègues de l’Institut luxembourgeois de la santé, à Strassen, au Luxembourg, ont interrogé près de 300 personnes un an après le diagnostic du COVID-19.

Les 289 participants (50,2 % de femmes) avaient un âge moyen de 40,2 ans et ont été répartis en trois groupes, en fonction de la gravité de leur infection initiale : maladie asymptomatique, légère et modérée/sévère.

On leur a demandé de remplir un questionnaire détaillé pour savoir s’ils présentaient 64 symptômes communs liés au Covid-19.

Ils ont également rempli un questionnaire sur la qualité du sommeil et un autre sur l’effet des symptômes respiratoires, tels que l’essoufflement, sur la qualité de vie.

Six participants sur dix (59,5%) présentaient au moins un symptôme du Covid long un an après leur infection initiale, les plus fréquents étant la fatigue, l’essoufflement et l’irritabilité.

Un tiers (34,3 %) ressentaient de la fatigue un an plus tard, 12,9 % ont déclaré que les symptômes respiratoires affectaient leur qualité de vie et plus de la moitié (54,2 %) avaient des problèmes de sommeil permanents.

Les participants qui avaient eu une infection modérée/sévère au COVID-19 étaient deux fois plus susceptibles de présenter encore au moins un symptôme un an plus tard que ceux dont l’infection initiale était asymptomatique. Le fait d’avoir eu une infection modérée/sévère au COVID-19 était également associé à davantage de problèmes de sommeil après un an que le fait d’être asymptomatique (63,8% contre 38,6%).

Mme Fischer ajoute : « Nous avons observé un gradient entre la sévérité du COVID-19 à l’inclusion et la fréquence du covid long à un an ».

« Les participants présentant une forme légère de la maladie aiguë étaient plus susceptibles que ceux qui avaient été asymptomatiques de présenter au moins un symptôme à un an, et d’avoir des problèmes de sommeil, mais dans une moindre mesure que ceux présentant une maladie aiguë modérée ou sévère. »

Un participant sur sept (14,2%) a déclaré ne pas pouvoir envisager de faire face à ses symptômes à long terme. 

La persistance des symptômes n’était pas associée à la vague de pandémie.

La santé des participants avait été suivie depuis leur diagnostic du Covid, dans le cadre de Predi-COVID, une étude à grande échelle sur les facteurs de risque et les biomarqueurs associés à la gravité du virus et à ses conséquences sanitaires à long terme au Luxembourg.

Les données de Predi-COVID ont également révélé que les symptômes du COVID-19 qui n’ont pas disparu après 15 semaines étaient susceptibles d’être encore présents un an après l’infection initiale.

L’analyse a également révélé que certains groupes de symptômes ont tendance à se produire ensemble, ce qui suggère qu’il existe plusieurs types de covid long.

Mme Fischer déclare : « Notre étude offre une description détaillée des symptômes persistant un an après l’apparition du Covid-19, en fonction de la gravité initiale de la maladie. »

Elle montre que le Covid long peut encore avoir une incidence importante sur la qualité de vie, même un an après l’infection aiguë. De manière générale, plus la maladie aiguë est grave, plus la personne est susceptible d’avoir des symptômes persistants ; toutefois, les personnes dont l’infection initiale est asymptomatique ou légère peuvent également connaître une détérioration de leur qualité de vie.

« Nous avons également mis en évidence que le covid long est probablement constitué de multiples sous-catégories, qui se distinguent par des combinaisons particulières de symptômes. »

« Enfin, ce travail permettra de sensibiliser aux besoins des personnes atteintes du covid long et contribuera à l’élaboration de stratégies de santé pour les aider. »

Les auteurs ne déclarent aucun conflit d’intérêts.

Ce communiqué de presse est basé sur la présentation orale L0413 lors de la réunion annuelle du Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (ECCMID). Le matériel a été examiné par le comité de sélection du congrès. Il n’y a pas de document complet à ce stade. Il n’y a pas d’affiche avec cette présentation. Le communiqué de presse original se trouve ici.

Financement et collaborations

L’étude Predi-COVID est soutenue par le Fonds national de la recherche (FNR) du Luxembourg (Predi-COVID, numéro de subvention 14716273), la Fondation André Losch et Luxembourg Institute of Health.