L’avenir de la technologie de santé

Quatre projets de technologie au service de la santé du LIH sélectionnés pour un financement FNR

• Centre d’Investigation et d’Epidémiologie Clinique (CIEC)
• Allergologie Moléculaire et Translationnelle
• Activité Physique, Sport et Santé
• Neuro-Imagerie
• Centre Opérationnel de Médecine Translationnelle (TMOH)
• Département Infection & Immunité
• Département Santé de Précision 

À la suite d’un appel à propositions à travers le Luxembourg, quatre projets de technologie de santé ont été sélectionnés pour un financement en avril 2022, et, dans un tour impressionnant des événements, chacun a présenté un chef de projet de l’Institut luxembourgeois de la santé. Outre le développement d’un nouveau dispositif ou d’une solution de santé numérique, les projets gagnants utiliseront le financement pour apporter des améliorations révolutionnaires dans le traitement de l’autisme, des maladies respiratoires chroniques, du Covid « long » et des conditions orthopédiques.

Pour la première fois dans l’histoire du pays, un appel à projets HealthTech a été lancé conjointement par le ministère de l’Économie, le Fonds national de la recherche (FNR) du Luxembourg et Luxinnovation en avril 2021. L’appel conjoint était axé sur les projets qui utilisaient les outils numériques et la puissance de l’analyse des données pour améliorer la prévention, le diagnostic, le suivi et le traitement des maladies. Il visait à stimuler les projets de R&D collaboratifs sous la forme de partenariats public-privé (PPP) et à apporter un soutien financier aux entreprises et aux organismes de recherche et de soins de santé qui collaborent pour évaluer la pertinence d’une technologie/d’un produit/d’une solution de soins de santé, ses avantages technologiques et ses bénéfices pour la santé humaine.

Le processus de sélection, qui s’est déroulé en deux phases, a porté sur 17 manifestations d’intérêt. Huit propositions complètes ont été soumises, parmi lesquelles l’Institut luxembourgeois de la santé est sorti triomphant, avec son implication dans les quatre projets sélectionnés pour le financement. Le budget total de ces quatre projets est estimé à 6,10 millions d’euros. Un cofinancement global d’environ 4,5 millions d’euros provient du Ministère de l’Économie et du FNR, couvrant près de 75% du montant total des projets.

QTrobot 

Une collaboration avec LuxAI et dirigée par le Dr Manon Gantenbein, chef du centre d’investigation clinique et épidémiologique du LIH, porte sur le développement et la validation d’un dispositif thérapeutique pour la thérapie à domicile des enfants autistes. QTrobot est un robot social expressif conçu pour donner aux parents les moyens d’agir en proposant une thérapie efficace, évolutive et abordable pour les enfants autistes, dispensée par un robot dans un cadre domestique. Cette nouvelle approche a le potentiel d’améliorer les développements sociaux, cognitifs, linguistiques et de communication chez les enfants autistes, ainsi que de réduire la symptomatologie de l’autisme. Les bien-faits pour la santé des participants grâce à QTrobot seront comparés aux soins standards et pourraient en outre entraîner une réduction considérable des coûts liés à l’autisme pour leurs familles. Le projet, d’une durée de 30 mois, prévoit la participation de cinq pays (Luxembourg, Allemagne, France, Italie et Royaume-Uni).Trobot

Care4Asthma

Care4Asthma est un projet de technologie numérique et d’immunophénotypage profond dirigé par le Dr Christiane Hilger, chef du groupe d’allergologie moléculaire et translationnelle du LIH, en collaboration avec le Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL) et Meracle Health. L’étude vise à apporter des solutions non invasives et personnalisées au diagnostic et au traitement de l’asthme, ainsi qu’à améliorer l’administration et l’observance du traitement. En effet, en associant la recherche de biomarqueurs à une technologie numérique et facile à utiliser permettant de surveiller l’inhalation des médicaments et la qualité de vie des patients traités, la collaboration permettra d’optimiser et de personnaliser les soins médicaux pour les enfants atteints de maladies respiratoires chroniques.

GAITORING

Le Dr Laurent Malisoux, chef du groupe « Activité physique, sport et santé » du LIH, dirigera le projet GAITORING, en collaboration avec le CHL et l’IEE. GAITORING, comme l’indique son nom, vise à développer une solution de santé numérique, intitulée WalkinSense, capable de surveiller les schémas de marche et l’activité physique des patients souffrant d’affections orthopédiques (par exemple, un traumatisme osseux, une arthrose ou une intervention chirurgicale) dans leurs conditions de vie quotidiennes, et d’aider simultanément les cliniciens et les patients à ajuster leur traitement pour améliorer la guérison et éviter des conséquences à long terme. Cette nouvelle solution de santé numérique fournira aux professionnels de la santé des informations importantes et pertinentes sur les progrès de leurs patients dans leur environnement naturel en détaillant les aspects de la qualité et de la quantité des mouvements. Le projet permettra à l’équipe de valider le système WalkinSense par rapport aux normes d’excellence actuelles pour les applications liées à la marche et de tester la solution numérique dans un cadre clinique, afin d’apporter cette solution innovante aux soins des patients dans un avenir proche.

DigiCog

En partenariat avec la société ViewMind, Magali Perquin, responsable du groupe de Neuroimagerie du LIH, mènera le projet Digital Cognition (DigiCog), qui vise à i. valider, dans le contexte du COVID-19, un nouveau dispositif numérique permettant d’évaluer rapidement le fonctionnement cognitif à partir des mouvements oculaires, et ii. explorer avec des outils supplémentaires l’impact du COVID-19 sur la cognition. En effet, il a été démontré que la symptomatologie du COVID-19 pouvait persister plus d’un an après l’infection, sous la forme d’un syndrome chronique, provoquant entre autres une fatigue extrême, des douleurs, un essoufflement et des complications cardiovasculaires. Certains patients ont également fait état de maux de tête, de brouillard cérébral ou de pertes de mémoire, autant de facteurs qui peuvent altérer considérablement le fonctionnement du cerveau. 

DigiCog offrira un outil fiable et non invasif pour dépister rapidement la cognition et l’état cérébral connexe, utile par exemple dans les établissements de soins primaires. Le projet fournira en outre des informations cruciales pour comprendre le Covid long neurologique.