Le « Programme mammographie »: un outil essentiel pour une détection précoce et un meilleur pronostic

• Cancer

La Direction de la santé et le groupe d’épidémiologie et de prévention du cancer (groupe Epican) du Luxembourg Institute of Health (LIH) ont publié ensemble un rapport sur l’évaluation du « Programme mammographie » (PM), le programme national de dépistage organisé du cancer du sein. Il s’agit de la première évaluation de ce type, résultat d’une nouvelle méthodologie de croisement des données du Registre national du cancer (RNC) et du PM, développée par le groupe Epican.

Le rapport met en évidence qu’au-delà de la qualité de son organisation, le PM est efficace pour détecter les cas de cancer à des stades moins avancés que ceux détectés hors-programme. Cette efficacité souligne l’importance du PM dans la détection précoce qui permet ainsi d’optimiser les processus de guérison. L’analyse des données met en évidence les points forts mais identifie aussi les possibles pistes d’amélioration pour maximiser l’impact du programme sur la population cible.

Elaboré sous la direction de Dr Claudine Backes, directrice scientifique du RNC et responsable du groupe Epican, ce rapport permet d’apprécier la conformité du pays dans le suivi et l’amélioration de l’efficacité du dépistage du cancer en confirmant les indicateurs au niveau international.

« En développant cette nouvelle méthodologie qui relie les données du Registre national du cancer aux données du Programme mammographie, le Luxembourg rejoint désormais un groupe restreint de pays européens capables d’évaluer l’efficacité du dépistage du cancer du sein à un tel niveau. Nous espérons que les résultats de ce rapport seront utilisés pour des actions de santé publique et de futures évaluations afin de détecter le plus tôt possible les cancers du sein au Luxembourg. Cela pourrait permettre d’optimiser la prise en charge de ces cancers, entraînant un meilleur pronostic et des traitements moins lourds et coûteux, une augmentation de la qualité de vie et une diminution du nombre de décès qui leur sont associés », a commenté la Dr Backes.

Quelques résultats

Entre 2011 et 2018, le taux de participation au PM est supérieur aux taux rapportés par les pays voisins, mais inférieur aux recommandations européennes [1]. Les taux de participation ont par ailleurs diminué dans le temps de manière constante: une tendance dont les causes sont à étudier.

Dans le programme de dépistage organisé, la double lecture des mammographies permet de repérer un cancer du sein sur cinq qui n’aurait pas été décelé par un seul lecteur. Ce processus, qui consiste à faire examiner chaque mammographie par deux radiologues indépendants, améliore non seulement la détection des cancers, mais réduit également le nombre de faux-positifs. Par conséquent, le nombre d’examens complémentaires (comme les IRM ou biopsies) est réduit, ce qui épargne des coûts, et, plus important, le stress émotionnel des beaucoup de participantes dans l’attente de résultats confirmés se réduit au laps du temps s’écoulant entre la mammographie et la deuxième lecture.

L’analyse des données effectuée dans le cadre du rapport démontre l’efficacité du PM dans sa détection des cancers à des stades plus précoces, de plus petite taille chez des femmes plus jeunes et avec moins de cas d’envahissement ganglionnaire, par rapport aux cancers détectés hors-participation au programme. Dans la plupart des cas, les tumeurs détectées dans le cadre du programme sont encore localisées, sans métastases, ce qui peut faciliter le traitement [2].

Financement et collaborations

Ce premier rapport, fruit d’une collaboration entre le Registre national du cancer et le centre de coordination des programmes de dépistages organisés des cancers pour le « Programme mammographie », a permis de renforcer des collaborations nationales et internationales sur l’évaluation de programmes de dépistage. Dans le futur, cette méthodologie pourrait être répliquée afin d’évaluer les effets de l’implémentation des recommandations internationales d’élargissement de l’âge d’inclusion au PM.

Le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale rappelle par ailleurs que depuis le 1er juillet 2024, la tranche d’âge d’accès au programme de dépistage organisé du cancer du sein a été étendue. Il est désormais accessible pour toutes les femmes affiliées à la CNS, à partir de 45 ans et jusque 74 ans.

« Ce rapport marque une étape importante dans notre démarche visant à améliorer la santé et le bien-être des femmes au Luxembourg. Les recommandations formulées seront mises en œuvre avec détermination et engagement. Le travail réalisé permettra de renforcer notre programme de dépistage, d’encourager la participation aux examens et, surtout, d’améliorer les chances de guérison. Cette démarche vise à réduire l’incidence et la mortalité du cancer du sein dans notre pays, en offrant à chaque femme une chance de détecter la maladie le plus tôt possible et de lutter plus efficacement contre elle », a conclu Martine Deprez, ministre de la Santé et de la Sécurité sociale.

Plus d’informations

• sur le rapport d’évaluation dans l’espace professionnel de sante.lu
• sur le « Programme mammographie » sur sante.lu
• sur le Registre national de cancer sur rnc.lu
• sur le Luxembourg Institute of Health sur lih.lu

[1] Rapport national évaluation du programme de dépistage organisé du cancer du sein au Luxembourg, p. 37

[2] Rapport national évaluation du programme de dépistage organisé du cancer du sein au Luxembourg, p. 36

Communiqué par le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale / Luxembourg Institute of Health (LIH)