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Les scientifiques du LIH dévoilent les bienfaits inattendus des fibres alimentaires

Les recommandations alimentaires personnalisées, la clé pour exploiter le véritable potentiel des fibres

11 juillet 2024 4minutes

Une nouvelle revue par le professeur Mahesh S. Desai révèle que les fibres alimentaires produisent une variété de composés bénéfiques pour la santé au-delà des acides gras à chaîne courte, notamment des acides biliaires secondaires, des dérivés d’acides aminés et des vitamines. Cette étude souligne l’importance de recommandations alimentaires personnalisées et d’un apport adéquat en fibres pour des effets bénéfiques à long terme sur la santé.


Une étude récemment publiée et dirigée par le professeur Mahesh Desai, chef du groupe Nutrition, Microbiome et Immunité du LIH, détaille les aspects émergents et peu étudiés de la fermentation des fibres alimentaires. Si les fibres sont connues pour produire des acides gras à chaîne courte (AGCC) par fermentation microbienne intestinale, cette recherche montre que les fibres génèrent également de nombreux autres composés importants qui influencent notre santé.

Le professeur Desai explique : « Nous devons élargir notre champ d’action au-delà des acides gras à chaîne courte pour vraiment apprécier les divers avantages que les fibres alimentaires présentent pour la santé ». L’étude souligne que la dégradation microbienne des fibres contribue à la production de diverses substances bioactives telles que les acides biliaires secondaires, les dérivés d’acides aminés, les neurotransmetteurs et les vitamines B. Ces composés sont essentiels au maintien et à l’amélioration du bienêtre global.

Un aspect intriguant de l’étude est l’explication des raisons pour lesquelles les gens réagissent différemment aux suppléments de fibres. L’équipe du professeur Desai suggère que ces différences pourraient être dues à la variété des composés produits par les microbes intestinaux lorsqu’ils décomposent des types spécifiques de fibres. Cela signifie que les conseils diététiques pourraient être plus efficaces s’ils étaient adaptés au microbiome intestinal unique de chaque personne.

La recherche souligne également l’importance des fibres pendant la grossesse et l’allaitement, un sujet abordé dans un article de recherche de l’équipe en 2023, qui a fait la couverture d’EMBO Molecular Medicine. L’article suggère qu’un apport insuffisant en fibres pendant ces périodes peut avoir un effet négatif sur le développement du bébé, potentiellement en raison de changements dans les composés microbiens. « Nos résultats indiquent que l’alimentation de la mère peut avoir des effets durables sur la santé de la génération future », déclare le Dr Erica Grant.

Un nouveau concept passionnant mis en évidence dans la revue est celui de « celobiotique », qui fait référence à la libération de composés bioactifs enfermés dans les fibres, qui sont ensuite libérés au cours de la fermentation microbienne. Ce concept pourrait contribuer à expliquer les réactions inattendues des individus aux fibres.

Les auteurs appellent à des études plus détaillées sur les différents composés produits par la digestion des fibres. Ils soulignent également que les aliments riches en fibres contiennent souvent des quantités importantes d’autres composants, tels que les protéines végétales des haricots, qui modifient l’équilibre des nutriments dans le régime alimentaire et peuvent altérer les effets des fibres alimentaires sur la santé, qui dépendent du microbiome intestinal.

Pour comprendre pleinement le potentiel des fibres, l’étude suggère d’utiliser des techniques avancées pour prédire comment les différentes fibres affectent notre santé. Elle recommande également des études bien contrôlées utilisant des modèles spécialisés pour découvrir comment les fibres agissent dans l’organisme.

La compréhension de la gamme complète des métabolites produits par la fermentation des fibres nous aidera à développer des approches nutritionnelles personnalisées qui optimisent la santé de chaque individu. Cette recherche ouvre de nouvelles possibilités de régimes personnalisés qui pourraient améliorer les résultats en matière de santé en tenant compte de la façon unique dont notre corps réagit aux fibres alimentaires. »

Hélène De Franco, doctorante et coauteur, conclut.

L’article est publié dans « Trends in Endocrinology and Metabolism » sous le titre complet : “Non-SCFA microbial metabolites associated with fiber fermentation and host health”.

Scientific Contact

  • Mahesh
    Desai
    Group Leader, Nutrition, Microbiome and Immunity

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