Tu as la “voix” stressée !

Le LIH collabore avec le LISER sur l’identification de biomarqueurs vocaux du stress

• Département Santé de Précision 
• Unité de Recherche sur le Phénotypage Numérique Profond

Le Dr Guy Fagherazzi participera à FragMent, un projet dirigé par le Dr Camille Perchoux du Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER), visant à évaluer dans quelle mesure la fragmentation spatiale et temporelle de l’exposition aux environnements de la vie quotidienne influence le stress physiologique et psychologique. Dans ce contexte, l’identification et l’analyse de biomarqueurs vocaux seront utilisées pour évaluer l’impact de l’environnement urbain, de l’exposition et des activités quotidiens sur le stress.

Le stress constitue un fardeau important dans le monde entier, deux personnes sur trois faisant état de maladies mentales liées au stress, et une personne sur cinq de répercussions sur sa santé physique. En effet, le stress est un facteur de risque commun à 75-90% des maladies, et un contributeur majeur aux troubles mentaux, aux maladies auto-immunes, infectieuses et cardiovasculaires, et même à certains cancers. En outre, il augmente la probabilité d’adopter des comportements malsains tels que le tabagisme, l’abus d’alcool ou de substances, la sédentarité et une alimentation déséquilibrée, ce qui a une incidence sur les maladies chroniques. La prévalence du stress ayant fortement augmenté au cours de la dernière décennie, la prévention est devenue une priorité majeure de santé publique. Le projet FragMent vise donc à aider les décideurs politiques à réduire l’exposition aux facteurs de stress environnementaux dans les espaces extérieurs de la vie quotidienne.

Pour évaluer l’impact de l’environnement urbain, des modes d’exposition et des activités sur le stress temporaire, quotidien et chronique, l’étude s’appuiera à la fois sur des mesures du stress psychologique rapportées par les patients, ainsi que sur des mesures physiologiques basées sur des biomarqueurs vocaux. Dans ce contexte, l’équipe du groupe de recherche « Deep Digital Phenotyping » (DDP) du LIH, dirigée par le Dr Fagherazzi, apportera son expertise dans ce domaine afin de développer des biomarqueurs vocaux pour le suivi du stress dans la population générale. Les participants à l’étude seront invités à effectuer différents enregistrements vocaux, par exemple en lisant un texte préétabli, en disant « aaaaah » aussi longtemps que possible sur une seule respiration, ou en comptant de 1 à 20. L’équipe du DDP traitera et analysera ensuite les enregistrements et utilisera des algorithmes d’apprentissage automatique pour identifier des biomarqueurs vocaux capables d’évaluer avec précision le stress physiologique. Ces biomarqueurs feront également l’objet d’une validation externe dans une autre cohorte, à savoir les participants à l’étude Colive Voice en cours, afin de confirmer leur capacité à détecter le stress avec précision.

L’utilisation de biomarqueurs vocaux est un moyen non invasif, rapide et potentiellement moins biaisé de mesurer le stress que les questionnaires, et pourrait être facilement intégré dans les futurs outils numériques de surveillance du stress 

explique le Dr Fagherazzi, directeur du département de Santé de précision (DoPH) du LIH et chef de l’unité DDP.

« En effet, le stress engendrer des symptômes vocaux, tels qu’une voix tendue, fatiguée, rauque, grave ou cassée, ainsi que la toux et la fameuse boule dans la gorge. Il a été démontré que ces symptômes sont des indicateurs précis du stress physiologique et psychologique », ajoute le Dr Perchoux. « Nous sommes donc heureux de collaborer avec l’équipe du LIH sur l’identification de nouveaux biomarqueurs vocaux, étant donné leur expertise reconnue dans ce domaine, ainsi que dans l’apprentissage automatique », conclut-elle.

Le projet FragMent est financé par le Conseil européen de la recherche (ERC) à travers la subvention « Starting Grant ». Pour plus d’informations, visitez le site web dédié https://www.fragmentproject.eu/